Abidjan, le 15 octobre 2024 — L’électrification du transport public en Côte d’Ivoire fait l’objet de nombreux débats, notamment sur la faisabilité de son intégration. Selon Dr Etien N’Dah, spécialiste en électromobilité, « les conditions ne sont pas encore réunies » pour que les véhicules électriques deviennent une composante viable du réseau de transport public ivoirien.
Un organe de coordination intersectorielle devrait voir le jour pour pérenniser cette initiative. Cet organe aura pour mission de mettre en œuvre la stratégie nationale d’électromobilité à travers une feuille de route claire. Parmi les premières étapes, un projet pilote de 100 véhicules électriques et des infrastructures de recharge sera lancé afin de démontrer la faisabilité du projet. Il s’agira notamment de convaincre les acteurs du transport public et les citoyens des avantages économiques, financiers et environnementaux des véhicules électriques.
Objectifs de l’électromobilité en Côte d’Ivoire
L’électrification des transports vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, améliorer le cadre politique et institutionnel, et renforcer les compétences des chauffeurs et mécaniciens. Un accent particulier est également mis sur le développement de schémas de financement et sur l’implication du secteur privé pour soutenir cette transition énergétique.
Obstacles à surmonter
Bien que les avantages des véhicules électriques soient nombreux, notamment l’absence d’émissions de dioxyde de carbone et leur caractère silencieux, plusieurs obstacles demeurent. Selon Dr N’Dah, l’absence d’infrastructures de recharge adaptées reste un problème majeur. À ce jour, seules quatre stations équipées de bornes de recharge rapide existent à Abidjan, et un plan d’expansion sur 15 stations est en cours pour 2023.
D’un autre côté, les coûts élevés des véhicules électriques constituent un autre frein à leur adoption massive. Néanmoins, Dr N’Dah reste optimiste et souligne que les prix pourraient baisser à mesure que les technologies évoluent.
L’impact environnemental du transport public
Bien qu’aucune étude spécifique n’ait été menée sur la contribution du transport public à la pollution atmosphérique, des données de 2015 indiquent que le parc automobile ivoirien émet en moyenne 204 grammes de CO2 par kilomètre, un chiffre largement supérieur aux 95 grammes enregistrés dans les pays fabricants. L’introduction des véhicules électriques devrait permettre de réduire ces émissions de 83 000 tonnes d’ici 2036.
Vers une transition énergétique progressive
Malgré ces défis, le gouvernement ivoirien montre sa volonté d’avancer vers un système de transport public plus propre. Un atelier interministériel, organisé le 12 août dernier, a permis de poser les bases de la création de l’Organe National de Coordination Intersectorielle de l’Électromobilité. De plus, le 20 octobre, des véhicules électriques ont été présentés au ministre des Transports, Amadou Koné, dans le cadre d’une initiative visant à moderniser le parc automobile national.
L’avenir des transports publics ivoiriens semble donc se diriger vers une électrification progressive, mais des efforts supplémentaires seront nécessaires pour rendre cette transition efficace et accessible à tous.