L’ambition de faire de la Côte d’Ivoire un pôle manufacturier automobile est en marche, illustrée par le succès retentissant de l’usine d’assemblage Iveco Daily Ivoire (SOTRA-IVECO). Pourtant, un autre projet, plus retentissant encore et signé en grande pompe en août 2019 à Yokohama, semble être entré dans une longue période d’attente : celui de l’implantation d’une unité de montage du géant mondial Toyota.
En cette fin d’année 2025, nous nous penchons sur ce paradoxe : pourquoi le leader du marché ivoirien tarde-t-il à concrétiser son engagement ? Et quel est l’impact de ce retard sur la crédibilité de l’ambition industrielle nationale ?
1. Le Contraste Saisissant : Dynamique SOTRA contre Silence Toyota
L’histoire récente de l’industrie automobile ivoirienne se raconte en deux actes opposés :
A. L’Accélération d’IVECO : Une Réalisation Concrète
Le partenariat entre IVECO et la SOTRA a rapidement donné naissance à l’usine d’assemblage de Koumassi, produisant des minibus et des véhicules utilitaires. Ce succès prouve que le cadre réglementaire et les incitations gouvernementales fonctionnent. L’usine crée des centaines d’emplois et fournit une solution concrète pour le renouvellement du parc de transport public.
B. Le Projet Toyota : Un Vœu Figé depuis 2019
L’accord avec Toyota Tsusho, la branche commerciale du groupe, promettait de démarrer le processus d’établissement de l’usine avant la fin de l’année 2019. Six ans plus tard, les annonces officielles concernant la pose de la première pierre ou un calendrier ferme sont inexistantes. L’absence de mises à jour constantes sur le site ou la capacité de production laisse planer une incertitude.
Ce contraste met en lumière le dilemme : l’État a démontré sa capacité à attirer les investissements (IVECO), mais la décision finale d’un mastodonte comme Toyota est régie par des facteurs globaux qui dépassent le simple climat des affaires local.
2. Les Obstacles Probables : Au-Delà de la Volonté Politique
Si l’environnement ivoirien est attractif, les retards de Toyota peuvent s’expliquer par des défis complexes :
- La Priorité du Global : Après 2019, la crise sanitaire mondiale et les défis de la chaîne d’approvisionnement (notamment en semi-conducteurs) ont forcé Toyota à revoir ses priorités d’investissement, se concentrant d’abord sur la sécurisation de ses unités de production existantes (comme en Afrique du Sud).
- L’Exigence de la Chaîne d’Approvisionnement : Toyota est mondialement reconnu pour son système de production rigoureux. L’implantation d’une usine requiert une chaîne d’approvisionnement fiable et locale (Tier 1 et Tier 2) pour l’approvisionnement en pièces. Développer cette base de sous-traitants prend du temps et nécessite des garanties de volume que seul un marché régional consolidé peut offrir.
- Le Clivage Commercial vs. Industriel : Toyota, via CFAO, domine le marché ivoirien de la vente et de la distribution. Passer du statut de distributeur à celui de producteur est un saut logistique et financier majeur qui exige une assurance de rentabilité à long terme.
💡 Conseil Technique : La Garantie de Pièces. L’une des raisons de la fiabilité des Toyota sur le long terme est la qualité des pièces d’origine. Si et quand l’usine ouvre, la production locale devrait garantir un meilleur accès aux pièces spécifiques à l’Afrique de l’Ouest. En attendant, pour vos modèles actuels comme le Toyota Land Cruiser ou la Corolla, privilégiez toujours les pièces d’origine pour les réparations critiques, même si le coût initial est plus élevé. Pour plus de conseils sur l’entretien des modèles Toyota en usage intensif, consultez automag.ci.
3. L’Enjeu de l’Avenir : La Crédibilité Industrielle et la Transition Électrique
L’usine Toyota est bien plus qu’une simple ligne de montage ; elle est la pièce maîtresse manquante de la stratégie industrielle ivoirienne.
- Crédibilité Régionale : L’implantation de Toyota, qui est également engagé dans des projets similaires au Ghana, ferait de la Côte d’Ivoire un acteur incontournable. Ce projet est essentiel pour atteindre les objectifs du Plan National de Développement (PND) 2021-2025 et attirer d’autres constructeurs internationaux. Pour suivre les développements économiques et stratégiques majeurs, référez-vous à voitures.ci.
- Le Leviers du VE : L’usine pourrait servir de plateforme pour les véhicules de la nouvelle ère, notamment les modèles hybrides ou électriques de Toyota. C’est le moyen le plus rapide d’introduire des véhicules propres sur le marché ivoirien et d’appuyer l’ambition nationale d’atteindre 10 % de VE dans la flotte d’ici 2030. Pour les conducteurs qui ne peuvent attendre les VE locaux, EV24.africa propose des options d’importation de véhicules électriques, élargissant les choix de mobilité durable immédiatement.
Même dans l’attente de l’usine, le marché des véhicules d’occasion (qui représente encore 80% des ventes) reste dominé par des modèles Toyota, ce qui confirme la demande. Des modèles fiables comme les Toyota Yaris ou les SUV d’occasion continuent de s’échanger activement. Pour trouver des véhicules d’occasion fiables sur le marché local en attendant le « Made in Côte d’Ivoire » de Toyota, consultez auto24.ci.
Conclusion : L’Espoir Reste l’Étoile du Nord
Le projet d’usine Toyota en Côte d’Ivoire est actuellement une promesse en attente. Alors que le succès d’IVECO démontre le potentiel du marché, le géant japonais reste soumis à sa propre logique d’investissement mondial. L’enjeu est désormais de savoir si l’État ivoirien peut offrir suffisamment de garanties de volume et de stabilité logistique pour convaincre définitivement Toyota de passer de l’accord à la construction. Le jour où les premières Toyota « Made in Côte d’Ivoire » sortiront de l’usine sera le véritable couronnement de la stratégie d’industrialisation du pays.

